On la croyait faible et sans défense; on la découvre chasseresse, combative et puissante. On la pensait bestiale et primaire; la science révèle qu’elle maîtrisait de nombreux savoirs, et prenait soin de son corps et de son apparence. On la voyait soumise; elle était respectée, honorée et vénérée.
Les récentes découvertes en paléontologie font voler en éclats l’image que l’on conservait de la femme de la Préhistoire tout comme les récits épiques d’une « Guerre du feu » ou d’une « lutte de l’homme pour sa survie ».
Coquette et ingénieuse, Lady sapiens sort de l’ombre, libérée du poids des préjugés. Elle nous invite à redécouvrir sa place dans une aventure où, en réalité, les femmes et les hommes de jadis étaient unis dans une destinée commune dont nous sommes les héritiers.
On en parle
Avant la diffusion du film documentaire sur la femme du paléolithique, on peut lire la passionnante enquête de terrain qui l’a nourri. Chaque jour, préhistoriens, anthropologues, archéologues et généticiens mettent à mal les clichés, rappelle la conseillère scientifique Sophie Archambault de Beaune. Au fil des fouilles et analyses de laboratoire s’affine le portrait-robot de celles que nous connaissions sous la forme de statuettes de « Vénus » callipyges. Longtemps reléguées aux tâches domestiques - soin des enfants, préparation des aliments -, elles se révèlent chasseresses, artisanes, artistes, guérisseuses... Les rôles assignés à l’un ou l’autre sexe n’étaient peut-être pas aussi tranchés. Et vu la richesse de certaines sépultures, dans une société égalitaire comme celle des chasseurscueilleurs, rien ne semble plus s’opposer à l’idée que Lady Sapiens, déjà dotée d’une forte musculature, ait pu être une « femme de pouvoir ».
– Thonas Cirotteau, Jennifer Kerner, Éric Pincas, «Enquête First Lady», Le Figaro Magazine
Quel merveilleux sujet d’étude : la femme au temps de la Préhistoire. Elle aurait pu s’appeler Wilma Pierreafeu ou Délima Caillou, mais on lui a donné un nom plus respectable et plus coquet également, Lady Sapiens, pour dissiper toute idée caricaturale, entre la femme faible et dominée et la femme Tarzan. Et pour dresser ce premier portrait de cette femme méconnue qui couvre la période appelée le Paléolithique supérieur (entre -40 000 et -10 000 ans), les auteurs ont fait appel à plusieurs spécialistes, préhistoriens, paléogénéticiens, paléoanthropologues, historiens de l’art et ethnologues, entre autres. «Tout discours un tant soit peu militant a été banni afin d’atteindre la plus grande objectivité possible», précisent les auteurs de cette recherche digne d’une enquête policière.
– Jacques Lanctôt, Le Journal de Montréal
Quand on est sur une démographie réduite, puisque c'est le cas à la préhistoire […] il faut réussir à avoir une certaine harmonie à l'intérieur du groupe. Donc, il faut donner une place juste, une place valorisante à tous les individus pour faire fonctionner la société de manière optimale.
– Jennifer Kerner, extrait de l'entrevue avec Joël Le Bigot, Samedi et rien d'autre
Longtemps décrite comme une créature sans défense, écrasée sous le joug masculin, la femme préhistorique n’était probablement pas confinée aux seules tâches domestiques. Qui était Lady Sapiens ? Un essai paru récemment la dépeint comme puissante, respectée et essentielle à la survie du groupe.
– La Presse