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La pérennité de l’art contemporain et des arts médiatiques tout comme celle du patrimoine architectural moderne posent des problèmes semblables du fait de la fragilité de bien des œuvres, de l’indétermination formelle de certaines, voire de leur nature éphémère, ou de l’obsolescence des technologies. Les matériaux et les dispositifs nouveaux, souvent expérimentaux qui entrent dans leur fabrication, doivent être remplacés car ils sont trop fragiles ou encore, car ils ne sont plus produits. Par ailleurs, le destin passager de certaines a été programmé: pavillon d’exposition à démolir après l’événement, bâtiments transformables suivant le changement des usages, composants techniques remplaçables, dans le cas de l’architecture; œuvres d’art contemporaines à réinstaller, sinon à fabriquer à chaque présentation publique.

Dans de telles conditions, comment définir l’authenticité, cette valeur cardinale de la pratique de la conservation en art comme en architecture? Doit-on s’opposer à toute modification de l’œuvre afin de conserver les traces matérielles du contexte socioculturel de sa production? Ou s’appuyer sur sa dimension conceptuelle qui nous renvoie à l’intention de l’artiste? Ou encore, doit-on favoriser son actualisation en regard des divers usages dont elle est l’objet?

Tel est le questionnement auquel la journée d’études organisée par la Faculté des arts et l’Institut du patrimoine de l’UQAM en 2007, à l’initiative des études supérieures en architecture moderne et patrimoine de l’École de design, a cherché à approfondir. Ce Cahier de l’Institut du patrimoine rend compte des réflexions préparées sur le sujet par des historiens d’art et de l’architecture, des architectes ainsi que des praticiens de la conservation et de la restauration, en marge des activités de l’équipe de recherche réunie autour du projet «Réexposition, réactualisation et pérennité de l’art contemporain» de l’Alliance de recherche DOCAM (Documentation et conservation du Patrimoine des arts médiatiques) et de l’organisme Docomomo (Documentation et conservation de l’architecture du mouvement moderne).

La collection Cahiers de l’Institut du patrimoine de l’UQAM
Collection dirigée par Luc Noppen

Dans le monde entier, le patrimoine, les constructions et les représentations patrimoniales occupent aujourd’hui une place de choix dans la recherche universitaire.

Les Cahiers de l’Institut du patrimoine de l’UQAM font écho, depuis Montréal, aux questionnements et aux explorations que ce vaste domaine soulève, dans le but de mieux comprendre les mécanismes qui engendrent les ancrages identitaires et qui pavent la voie aux constructions mémorielles.

Études et analyses sur les objets, les traces, les usages, les savoir-faire, mais aussi sur les représentations et sur les mémoires concourent ici à une définition élargie de la notion de patrimoine qui échappe aux cloisonnements disciplinaires; le patrimoine apparaît ici comme outil sociétal de projection dans l’avenir plutôt que comme l’encensoir d’un passé glorifié.

L’Institut du patrimoine de l’UQAM offre cette collection aux recherches de la relève, autant celle qui évolue dans ses murs que celles qui, ailleurs dans le monde, se consacrent à cette réinvention du patrimoine. Au fil des projets et des propositions, les titres des Cahiers baliseront les travaux en cours et un réseau d’échanges et de collaborations, anciennes ou nouvelles.

Les coordonnatrices et auteures

Francine Couture est professeure au Département d’histoire de l’art de l’Université du Québec à Montréal (UQAM).

France Vanlaethem, École de design, Université du Québec à Montréal.

Les auteurs

Anne Bénichou, professeure, École des arts visuels, Université du Québec à Montréal (UQAM)

Amélie Giguère, doctorante, Université du Québec à Montréal (UQAM)/Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse (UAPV)

Sylvie Lacerte, Alliance de recherche Documentation et conservation du patrimoine des arts médiatiques (DOCAM,) Fondation Daniel Langlois pour l’art, la science et la technologie (2005-2007)

Richard Gagnier, Service de la restauration, Musée des beaux-arts de Montréal

Céline Poisson, École de design, Université du Québec à Montréal

Franz Graf, architecte et professeur, Accademia di architettura de Mendrisio et École polytechnique fédérale de Lausanne

Julie Boivin, architecte, Service de la mise en valeur du territoire et du patrimoine, Ville de Montréal

Éric Gauthier, architecte, Montréal

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