Fermer

Fondée sur une claire distinction entre espace privé et espace public, la ville ancienne s’est imposée aux temps modernes avec son bâti homogène, ses places et les jardins de ses souverains, désormais accessibles au public. Malmené par l’industrialisation, mis au ban par les adeptes des nouvelles fonctionnalités urbaines, l’urbanisme classique a fait long feu aux 19e et 20e siècles.

Mais tant les préoccupations hygiénistes que les utopies sociales ont jalousement couvé le souvenir d’espaces urbains généreux, celui aussi des grandes plages vertes léguées par l’histoire. En effet, s’il est apparu évident qu’il fallait réinventer l’habiter pour loger plus et mieux, ce qui a souvent donné lieu à une tabula rasa, la relation entre les creux et les pleins de la ville n’a cessé d’interpeller les créateurs et acteurs de la polis. À tous ceux-là, les développements de la science aidant, l’espace public s’est plutôt posé comme «lieu de» représentation et d’appropriation que comme figure urbaine canoniquement figée.

Depuis lors, l’espace public urbain est devenu une notion équivoque, englobant de nombreuses réalités, convoquant autant d’images que d’imaginaires. Aujourd’hui, un fait s’impose: la ville du XXIe siècle se définira par ses espaces publics. Leurs figures spécifiques et les pratiques urbaines auxquelles la ville se prête sont de puissants révélateurs identitaires.

Par-delà les approches disciplinaires, cet ouvrage propose de (re)penser les rapports entre le bâti et la société. Les auteurs des textes montrent en effet à quel point la réflexion sur les espaces publics urbains est plus que jamais d’actualité; ils soulignent la place que ces lieux d’ancrage occupent dans les constructions identitaires, révèlent les discours interprétatifs auxquels ils donnent lieu en explorant, notamment, le lien qui, en ces lieux, unit créativité et quotidienneté.

Du Québec au Viêt-nam en passant par la France et l’Angleterre, chaque auteur livre un regard neuf sur la ville et ses espaces.

Afficher