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Préparation printanière du potager : de nouvelles pratiques

25.03.21
Par Bertrand Dumont

Au cours des dernières années, la technique de préparation du sol et le choix du moment propice à la plantation ont connu de grandes évolutions.

Un meilleur respect du sol!

Pendant des milliers d’années, la préparation du sol en vue du semis ou de la plantation d’un potager était une épreuve de force. Les spécialistes conseillaient de retourner la terre par un bêchage sur 15 à 20 centimètres de profondeur afin de l’ameublir et d’incorporer les amendements. Au cours des vingt dernières années, la situation a bien changé. À la suite d’une meilleure connaissance de la biologie des sols, les horticulteurs se sont rendu compte qu’au moment du bêchage, on enterrait la rhizosphère. Il s’agit d’une zone de 10 à 20 centimètres d’épaisseur située sur le dessus du sol, au même niveau que les racines superficielles. Cette zone est riche en micro-organismes tels que les mycorhizes et les bactéries non pathogènes, et en organismes décomposeurs, comme les mille-pattes et les vers de terre.

On estime aujourd’hui que la rhizosphère est en grande partie à la base de la fécondité du couple sol et plante. Afin de préserver la rhizosphère, lors de la préparation annuelle du potager, on ne retourne plus le sol, on le brasse. Pour cela, on utilise une griffe de jardinage ou encore une grelinette. Ces outils, qui requièrent moins d’efforts physiques que le bêchage, permettent d’ameublir le sol sans le retourner.

La manière d’incorporer les amendements a aussi changé. Un amendement est un produit qui permet d’améliorer les propriétés physiques, chimiques et biologiques du sol. Il en favorise la vie globale et contribue notamment à la bonne santé de la rhizosphère, ce qui assure une productivité à long terme. On distingue les amendements organiques, comme le compost, les fumiers compostés ou le biochar, des amendements minéraux, en particulier la chaux, mais aussi le gypse, la cendre de bois et le soufre. Lors de la préparation sans retournement, on les dépose sur le sol et c’est le passage des outils qui va permettre le mélange du sol et des amendements.

Une température du sol adéquate

Durant des millénaires, les jardiniers se sont fiés aux phases de la Lune pour choisir le moment propice afin de semer ou de planter les plantes comestibles. Plusieurs études publiées dans les années 1990 ont démontré que c’était une pratique risquée. Encore plus à l’heure du réchauffement climatique et des bouleversements météorologiques majeurs. Une autre méthode est basée sur les températures nocturnes. On disait aux jardiniers qu’ils pouvaient commencer les plantations lorsque la température nocturne était de plus de 10 degrés Celsius durant une période de cinq à sept jours. Toutefois, cette méthode est aléatoire, car elle ne tient pas compte du type de sol. En effet, certaines terres se réchauffent plus vite que d’autres.

La méthode la plus efficace consiste à se fier à la température du sol. En effet, on oublie souvent que les racines sont une des parties importantes d’une plante et que si celles-ci ne peuvent faire leur travail d’absorption de l’eau et des éléments nutritifs, il n’y a pas de croissance. On utilise une méthode simple. À l’aide d’un thermomètre de sol ou d’un thermomètre à compost, on relève la température dans la couche de sol qui recevra les racines des plantes. Par exemple de façon superficielle pour les semis et plus profondément pour les tomates.

Les espèces qui peuvent être semées ou plantées à partir du moment où le sol a atteint de 12 à 15 degrés Celsius sont les betteraves, les chicorées, les échalotes françaises, les épinards, les laitues, les navets, les oignons, les panais, les poireaux, les pois, les radis, les cerfeuils des jardins et les persils frisés, presque tous originaires d’une zone au climat tempéré. Les plantes originaires d’un climat tropical , comme les aubergines, les cerises de terre, les concombres, les courges, les courgettes, les haricots, les melons, les pastèques, les piments, les poivrons, les pommes de terre, les roquettes, les tomates, les basilics, les coriandres et les sarriettes d’été, ont besoin d’un sol dont la température varie de 17 à 20 degrés Celsius. Bien que provenant d’un climat plus frais, les bettes à carde, les carottes, et les choux préfèrent un sol plutôt chaud au moment de la plantation.

Une plantation trop hâtive peut avoir des conséquences négatives sur la croissance des plantes. À moins d’une vague de froid importante, il y a rarement des dommages chez les espèces de climats tempérés. Par contre, pour les espèces d’origine tropicale, une plantation dans un sol trop froid peut ralentir fortement, voire arrêter leur évolution. Elles subissent alors un choc thermique qui entraîne la mise en « dormance » des plants. Il arrive parfois que ceux-ci aient de la difficulté à redémarrer, ce qui peut provoquer plusieurs jours de retard dans leur croissance.

Commentaires

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2 réponses à «Préparation printanière du potager : de nouvelles pratiques»

Merci pour ces infos.

—  Par Éric Fournel, le 26.03.2021

J’ai bien aimé cette éditionsmultimondes .com félicitations à Bertrand Dumont pour ce Multi Blogues très intéressant

—  Par Levasseur, le 27.03.2021