J'aime écrire.
L'écrivain est un peu comme le jardinier. Il associe les mots pour faire joli. Il place çà et là des épithètes afin de mettre en valeur le sujet. Il ponctue, cherche la bonne densité, tente de rendre sa démarche fertile. Il conjugue inlassablement le verbe et manie habilement l'adverbe. Il métaphorise de la manière la plus naturelle possible. Sans phytocide, sans fongicide, sans insecticide.
J'aime écrire pour dire que j'aime. Pour dire que j'aime celle qui partage mon espace et mon temps, pour le meilleur et pour le pire, pour le mirifique et le magnifique. Pour dire la beauté du monde que je découvre chaque jour au fond de ses yeux.
J'écris pour dire que j'aime. Pour dire que j'aime la terre. Que je l'aime tant, que j'écrirais sans relâche pour le dire. Pour dire aussi le mépris avec lequel on la considère, pour dénoncer la cupidité qui la lacère.
Par ces mots maladroitement liés en phrases, je tente de communiquer l'envie d'aimer la terre. De la thésauriser, de la soigner, de la protéger. Lorsqu'on en prend soin, une chaleur bienfaisante émane alors du cœur de la poitrine et on rayonne.
J'aime la terre.