Fermer

Le regard infini

Parcs, places et jardins publics de Québec

Par Pierre Morency

Par Jean Provencher

Photographies de Luc-Antoine Couturier

C’est avec toute la poésie du regard qu’il pose sur sa ville d’adoption que Pierre Morency vous invite à parcourir Québec, ce «lieu où une population vit à sa manière son passage sur la terre». Un regard magnifiquement incarné par les photographies de Luc-Antoine Couturier. Démontrant un sens aigu du paysage et des perspectives, ses photographies épousent le texte, donnent à voir de nouvelles splendeurs de la réalité, nous conduisent directement au cœur du sujet, l’animent, le vivifient et expriment toutes les subtilités de la lumière tout au long des parcours auxquels vous convient les huit chapitres de ce livre.

Des chapitres admirablement complétés par les apartés historiques de Jean Provencher, dont la prose simple et factuelle vient documenter des lieux certes poétiques, mais tout aussi chargés d’histoire.

Afficher

Extrait

Les villes sont comme des êtres qui naissent bien avant leur avènement officiel, qui portent des immensités derrière leur visage d’apparence, qui prolongent leur ici en d’insaisissables ailleurs; elles sont des êtres doués d’une figure et d’un esprit, lancés vers un destin dont le sens leur échappe et qu’il faut pourtant tenter de comprendre. Pour exprimer les contours de ce qui constitue cette forme originale d’urbanité nommée Québec, j’ai voulu signaler des itinéraires menant à des lieux où l’on aime s’arrêter pour goûter certaines saveurs de la vie, pour donner à nos regards l’espace qui fait découvrir d’autres espaces, moins visibles. […]

Forcé de choisir entre l’attitude scrutatrice de l’historien et la démarche erratique du simple flâneur, j’ai finalement élu une troisième voie et opté pour le regard de l’oiseau. […] C’est ce regard-là en tout cas qui m’a amené à découvrir ma ville à partir des espaces ouverts: parcs, jardins, squares, places, tous lieux où les grands arbres incitent à la halte et permettent de considérer les réalités familières à travers des chatoiements tamisés ou d’une hauteur ouverte sur des points de vue inédits et sur l’empan des horizons.